Vivre l'enfer, ce n'est pas souffrir soi-même, c'est voir souffrir ceux que l'on aime le plus sans pouvoir ne rien faire pour les aider. Santiago Amigorena raconte ce type d'enfer dans ce roman, celui qu'a vécu son grand-père.
Durant l'entre-deux -guerres , Buenos Aires était un ville florissante , élégante et accueillante pour un jeune dandy , réfugié juif polonais, Vincente Rosenberg. Une femme, deux filles, un petit garçon, des amis exilés comme lui vont s'ajouter à son bonheur modeste.Une ombre va pourtant tourmenter cette quiétude; Vincente est venu seul en Argentine, laissant à Varsovie son frère, sa soeur, sa mère. Et en 1940 la capitale polonaise va sombrer dans la guerre et la tourmente nazie. La honte, la culpabilité d'avoir la-bas abandonné ses proches vont alors hanter Vincente dans sa chair. Au fil des nouvelles alarmantes venues d'Europe, la rumination va laisser place au chagrin, à la rage sourde, aux idées morbides, à une souffrance intérieure violente et impénétrable. Un lent détachement au monde par le mutisme sera le seul remède. Avec pudeur, émotion, retenue ce magnifique roman met les mots sur ce silence.