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«Au nom de la Loi, roman»
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Présentation
Qui n’aurait voulu être Steve McQueen ? Qui n’aurait voulu avoir l’allure de celui qu’on surnommait The King of Cool ? Souvenez-vous du panoramique de L’Affaire Thomas Crown, où l’acteur embrasse longuement Faye Dunaway, et qui semble durer des heures. Souvenez-vous de la musique de Michel Legrand (The Windmills of your Mind), de la course sur la plage, mais aussi des yeux bleus de Josh Randall dans Au Nom de la Loi (1958-1961), le feuilleton qui rendit Steve McQueen célèbre, et auquel le roman de Samuel Blumenfeld emprunte son titre, en plusieurs sens. Fils unique et enragé, n’ayant jamais connu son père, champion automobile pilotant Jaguar ou Porsche, aimant la vitesse et le risque, les femmes et l’alcool, l’art martial et les drogues, The king of Cool s’affranchissait volontiers de la Loi, fût-elle celle d’Hollywood. Le voici réincarné. En novembre 1980, le fils d’Isaac et Hannah Bergelson, un jeune juif à lunettes vivant sans aventures dans un foyer de la banlieue parisienne, écoute Roger Gicquel annoncer la mort de l’acteur à Ciudad Juarez des suites d’un cancer. Le monde s’écroule. Commence dans ce roman d’une nostalgie acidulée et d’une drôlerie égale à celle des premiers Philip Roth, la reconstitution d’une famille recomposée : celle des Bergelson, entre ratages et destin rêvé, et celle de Steve McQueen. « Il était devenu des nôtres. Il nous avait rejoint dans notre étrange exercice de surplace, pour vivre, dans le respect de notre tradition, au nom de la Loi ».
Le 7 novembre 1980, la télévision annonce au monde entier et à la famille Bergelson en particulier la mort de l'acteur américain Steve Mc Queen. La star ne tournera plus, mais au malheur de David Bergelson la terre elle continuera de tourner. De fait, l'acteur américain faisait partie de la famille. Pour David le fils unique, Mc Queen était comme un frère tutélaire, son compagnon de solitude, l'exemple à suivre.
Les Bergelson sont une modeste famille juive installée à Cachan ; le père ,boxeur retiré des combats s'illustre dans les difficultés commerciales ; la mère séduisante et renfermée s'applique en vain à l' écriture d'un roman ; les ambitions de l'oncle le pousse aux marges de la loi ; le fils rêve sa vie.
De l'acteur américain David s'emmerveille de son goût de la boxe, de la vitesse comme de son inatteignable séduction. Mais ses échecs, son associabilité, son mépris des explications, sa tentation de la marge le rende encore plus familier.
Toutes ses années, les films de Mc Queen sont pour les Bergelson autants de marqueurs dans leurs vies que les caprices sociaux de la France ou des guerres d'Israël.
Samuel Blumenfeld retrace avec une nostalgie teintée de tendresse la vie de cette famille, où chacun resent avant tout- comme Steve Mc Queen - l'incapacité de se défaire des liens du sang. Mais de la star américaine ,David aura surtout appris que les perdants doivent toujours porter l'élégance d'être un prince qui s'ignore.