Ce roman possède le charme sépia de l'Angleterre d'autrefois . Le héros est Edward Morgan Forster, écrivain à succès, rentier riche et cultivé, ami de Léonard et Virginia Woolf, Anglais jusqu'au bout de ses lèvres minces. Célibataire, à 33 ans la tasse de thé reste son principal excitant, il vit avec sa mère véritable chaperon, insupportable de conformisme, de préjugés tant sociaux que moraux. Homosexuel et frustré, Forster attrape le " mal d'Orient " et cherche dans les voyages aux Indes puis en Egypte " le grand événement " qui exaltera sa vie intime. Aux colonies, ses désirs amoureux l'affranchissent des règles envers les populations indigènes alors marquées par l'incompréhension, la suspicion ou le mépris. Là-bas son oeil est le témoin des prémices du " relâchement de l'Empire britannique ".
Et le lecteur comprend avec Forster que la "Révélation " tant attendue sera dans l'écriture.
Par cette biographie romancée, Damon Galgut révèle que pour tout écrivain, chaque événement, chaque instant de sa vie a le pouvoir magique d'aboutir à un grand livre. Pour Forster : écrire " La Route des Indes ".